MétalMorphoses, l’ambitieux projet de la Monnaie de Paris

Du métal en fusion

Fondée en 864, la La Monnaie de Paris est désormais la dernière usine encore en activité dans notre capitale, avec ses 150 employés. Mais depuis quelques temps, cette institution prépare sa mue.

Certains l’appellent le Murano du métal, d’autres le coffre-fort de la République, pourtant la Monnaie de Paris veut désormais s’ouvrir aux publics. Effectivement, depuis 2014, l’institution a démarré son projet de transformation et de développement sous le nom de MétalMorphoses. Après une restauration de la toiture et des fenêtres datant du XVIIIème siècle, l’usine est désormais aux normes environnementales pour frapper des pièces d’or et d’argent équitables.

Mais ce n’est pas tout, la Monnaie de Paris souhaite poursuivre la transmission des métiers d’art en proposant une offre de restauration avec la merveilleuse cuisine du chef Guy Savoy, dans deux restaurants: le premier gastronomique tandis que le second sera plus abordable en termes de prix.

Des boutiques viendront aboutir l’offre. Celle de la Monnaie de Paris sera propre aux savoir-faire de la manufacture, tandis qu’une autre sera plus luxueuse pour marquer l’implication de l’institution au sein du Comité Colbert. Enfin, une librairie Flammarion proposera des ouvrages dédiés à l’art contemporain.

Avec ce nouveau projet d’envergure, l’institution ouvre aux publics ce qui était auparavant un coffre-fort inaccessible, c’est-à-dire 4 rues piétonnes et un jardin, sur une parcelle de 1500 m2. Le lieu va être en quelque sorte « mis en vie » et le bouleverser. Le public pourra y passer plus de temps qu’à l’accoutumée car les activités seront diverses : restauration, expositions temporaires d’art contemporain, boutiques et ateliers. Ces quatre éléments forment MétalMorphoses, un projet à la fois éco-responsable, éco-citoyen et pédagogique.

Le fait que la Monnaie de Paris reste un lieu de production le rend véritablement exceptionnel. C’est cette activité qui fonde son sens : la frappe du métal, la gravure, la dorure, l’estampage, l’émaillage, la fonderie… mettent en exergue la qualité et la minutie du travail des hommes.

© Monnaie de Paris

De l’importance de l’installation de ruches dans les villes

Dans cette logique, la Monnaie de Paris va bientôt se doter de nouvelles ouvrières, 150 000 pour être exact, avec à leur tête la plus belle des reines ! En effet, l’institution s’est lancée dans l’aventure du mécénat participatif sur la plate-forme Culture Time, et grâce au soutien des internautes, 3 ruches vont très prochainement s’installer sur les toits du bâtiment parisien.

L’argent récolté servira à disposer les ruches sur la toiture, à prendre soins des abeilles et à designer les pots de miel numérotés et mis à la vente. La Monnaie de Paris nous invite ainsi à mettre notre pierre à l’édifice jusqu’au 22 février 2016. Chacun peut contribuer au projet à partir de 10€ et recevoir une contrepartie au regard de son don.

Depuis une trentaine d’années en France, les populations d’abeilles diminuent. Or, leur existence est primordiale pour notre environnement : 80% des plantes et 40% de notre alimentation dépendent des insectes pollinisateurs. Il semble alors primordial de soutenir le développement des colonies installées en ville.

Nous avons rencontré Audric de Campeau, l’apiculteur du Miel de Paris qui nous a expliqué que les ruches de la capitale avaient une durée d’existence bien plus longue et une production de miel plus importante que celles de certaines campagnes. Une ruche parisienne peut par exemple produire 60 kilos de miel par an!