Studio Sherlock – Le patrimoine en mouvement
architectural et culturel. Cette passion, elles la partagent au grand public à travers différents types de supports (vidéos, podcasts, articles, photographies, …) et participe ainsi à sa valorisation. De là est née l’idée du Studio Sherlock, agence d’audiovisuelle et de transmédia, qui a pour vocation de montrer le patrimoine sous un angle méconnu : depuis l’intérieur.
Bonjour à toute l’équipe du Studio Sherlock ! Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et nous expliquer le parcours qui vous a mené jusqu’à la création du Studio Sherlock ?
Charlotte : Je suis ingénieure diplômée de l’école des Mines et je suis spécialisée dans le diagnostic des matériaux et des structures anciennes. Je réalise depuis 10 ans des missions de diagnostic des pathologies qui affectent les monuments historiques. Quand j’ai rencontré Julie j’ai été séduite par son approche et j’ai souhaité que nous puissions travailler ensemble pour valoriser les chantiers de restauration des monuments historiques de l’intérieur en donnant accès au plus grand nombre à ces chantiers sur lesquels j’interviens en tant qu’ingénieur. Nous avons donc regroupé nos deux approches : Sherlock Patrimoine pour l’ingénierie du bâti ancien et Studio Sherlock pour la production audiovisuelle !
Julie : Je suis réalisatrice, diplômée de l’École Supérieure d’Études Cinématographiques de Paris et après mes études je me suis spécialisée dans la valorisation des processus créatifs et des gestes des artisans. Quand j’ai rencontré Charlotte nous avons décidé de transposer ma démarche à la valorisation des chantiers de restauration des Monuments Historiques afin de faire découvrir tous les acteurs du patrimoine, les métiers, les techniques et les savoir-faire qui y sont mis en œuvre. Nous avons donc créé Studio Sherlock notre agence de production audiovisuelle et transmédia experte et spécialisée dans la valorisation du Patrimoine et des chantiers de restauration des Monuments Historiques.
Mais au fait, pourquoi Sherlock, un clin d’oeil à Sir Arthur Conan Doyle ?
Charlotte : élémentaire mon cher Watson ;)
Julie : C’est en effet un clin d’œil à Sherlock Holmes ! En tant qu’ingénieur matériaux et structures du bâti ancien, Charlotte réalise des diagnostics sur les monuments. Son métier consiste à mener des enquêtes pour déterminer ce qu’il va falloir faire pour restaurer les monuments. En quelque sorte Charlotte c’est Sherlock Holmes ! Donc tout naturellement nous avons baptisé notre activité d’ingénierie du bâti ancien : Sherlock Patrimoine. Alors quand il a fallu donner un nom à notre activité de valorisation audiovisuelle et transmédia des chantiers de restauration des Monuments Historiques, nous l’avons appelée Studio Sherlock :)
En quoi consiste le travail du Studio Sherlock et quelles sont vos étapes de fabrication ? Plus concrètement, pouvez-vous nous raconter une journée dans la peau du Studio Sherlock ?
Charlotte : Le processus de production chez Studio Sherlock est variable ! Parfois, nous intervenons à une étape clé d’un chantier, lors d’une opération particulièrement intéressante et nous produisons la vidéo dans la foulée. Parfois, nous suivons l’évolution des chantiers. C’est le cas actuellement pour la restauration de la Cathédrale de Lisieux et pour la restauration du manoir du Boberil, en Bretagne, chantiers pour lesquels nous réalisons une série de trois vidéos pour documenter le chantier dans son ensemble. Ce sont des projets passionnants et de longue haleine ! Concrètement, si vous ne me trouvez pas au bureau (probablement au téléphone !) pour organiser les prochains projets et répondre aux demandes de nos clients, je suis probablement en haut d’un échafaudage ou dans la charpente d’une église en train d’interviewer un architecte en chef des monuments historiques ;)
Julie : Je gère toute la partie technique, tournages et post-production des vidéos et contenus transmédia que nous réalisons. Concrètement, je réalise les prises de vue par caméra sur les chantiers et gère l’équipe technique qui peut être amenée à nous accompagner et à intervenir sur le tournage avec nous (pilote de drone, deuxième cameraman, photographe…) et enfin je gère toute la post-production de ces contenus, c’est-à-dire que je monte et étalonne l’ensemble des vidéos que nous produisons. Je fais également l’interface avec les différents techniciens qui sont amenés à travailler pour nous sur la post-production de nos contenus comme par exemple les ingénieurs du son.
Comment trouvez-vous et sélectionnez-vous vos clients ? Arrive t-il que vous refusiez certaines demandes ?
Charlotte : Nous travaillons spécifiquement pour les acteurs de la restauration du patrimoine : entreprises de restauration, propriétaires et gestionnaires de patrimoine publics ou privés. Nous trouvons nos clients dans le réseau de notre activité d’ingénierie du bâti ancien et parmi les acteurs identifiés du domaine. Nous participons aux grands événements liés au Patrimoine : Salon International du Patrimoine Culturel, Journées Mans’Art, Journées Européennes du Patrimoine… Il nous arrive parfois de refuser certaines demandes, notamment lorsque le budget prévu par le demandeur ne permet pas d’atteindre la qualité vers laquelle nous tendons chez Studio Sherlock.
Vous faites partie de la première promotion de l’Incubateur du patrimoine du CMN. Pouvez-vous nous dire comment s’est passée votre année au sein de cette structure : rencontres, développements, possibilités, freins ?
Charlotte : Cette année d’incubation a été l’occasion de développer notre structure et d’accroître notre production. Nous avons recruté 2 personnes et nous travaillons pour de grands donneurs d’ordre de notre domaine : la ville de Paris ou la DRAC de Bretagne, par exemple. Nous expérimentons aujourd’hui des contenus transmédias sur le chantier de restauration du château de Carrouges dans le cadre de l’incubateur et nous avons hâte que le grand public puisse découvrir le chantier à travers le regard de Studio Sherlock !
Julie : Notre sélection pour intégrer l’Incubateur du Patrimoine par l’un des acteurs majeur du patrimoine français comme le Centre des Monuments Nationaux est pour nous gage de légitimité et de reconnaissance de l’intérêt et de la qualité de notre travail. Cette sélection nous a apporté de la visibilité et nous a permis d’être bien identifiées auprès des différents acteurs du patrimoine.
Quels ont été vos coups de cœur métier ?
Charlotte : J’ai toujours été passionnée par le patrimoine et (re)découvrir les monuments et les chantiers à travers l’œil des ouvriers et des compagnons est très enrichissant pour moi. Cela nourrit également mon expertise technique et me donne à chaque fois envie de partager ce savoir, ce savoir-faire et toutes les choses passionnantes que l’on découvre sur les monuments grâce à notre activité quotidienne.
Julie : Olala ! Vaste sujet. Des coups de cœurs j’en ai quasiment sur tous les chantiers que nous valorisons ! Nous rencontrons à travers les tournages que nous faisons des métiers incroyables autant humainement que techniquement. Les ouvriers et compagnons que mous filmons ont de l’or dans leurs mains à travers la maîtrise de leur savoir-faire. C’est passionnant de les filmer au travail ! Je ne pourrais pas citer un métier en particulier plus qu’un autre car tous sont passionnants, vraiment. Ce qui me touche particulièrement quand je filme ces hommes et ces femmes c’est leur humilité. Par leur travail, ils entretiennent la mémoire des lieux et des compagnons qui ont travaillé sur ces lieux avant eux. Il me semble que la restauration du patrimoine c’est cela, surtout. Leur réalisations leur perdureront et par là, ils laissent une trace dans l’histoire. Je trouve cela extrêmement beau et puissant. Tailleurs de pierre, sculpteurs, charpentiers, menuisiers, ferronniers, couvreurs, maçons … ils ont tous un métier minutieux qui réclame de la concentration, des connaissances, un savoir-faire et une maîtrise nécessitant de longues années d’apprentissage et de transmission pour arriver à maturité. Pour moi, c’est quelque chose de très impressionnant et de très fort qu’il me tient à cœur de retranscrire au mieux dans les vidéos que nous produisons. C’est aussi une façon pour nous de leur rendre hommage, à eux qui sont si humbles et souvent si timides devant la caméra. Il nous tient à cœur que tous ceux qui regardent les vidéos que nous produisons puissent voir ces hommes et ces femmes qui font le patrimoine comme nous nous les voyons.
Pour finir, quels sont vos projets à venir et que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?
Julie : Nous avons plein de projets à venir ! Pour n’en citer que quelque-uns, nous partons à travers les quatre départements de Bretagne afin de valoriser les chantiers de restauration de dix Églises pour la DRAC de Bretagne. Nous sommes très fières de ce projet qui est pour nous très excitant. Nous commençons également un projet sur le long court pour la Ville de Paris. Nous allons suivre le chantier de restauration de l’Église Saint-Philippe du Roule sur une durée de trois ans.
Charlotte : Nous avons aussi beaucoup d’idées de développement et nous avons pour objectif de consolider notre équipe en intégrant encore d’autres personnes aussi passionnées que nous par les sujets que nous traitons et avec qui aller encore plus loin dans la valorisation du patrimoine et des chantiers de restauration.
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