Place Saint-Sulpice
Cette place est encadrée par la rue Saint-Sulpice au nord, la rue Bonaparte à l’ouest et la rue Palatine au sud. Elle n’a pas toujours fait face à l’église. Avant le XIXème siècle, l’édifice religieux donnait directement sur une petite voie étroite, la rue Férou. Cette ancienne configuration urbaine explique pourquoi la façade de l’église est articulée par plus d’une centaine de colonnes qui cachent son perron et bloquent la vue vers l’entrée.
On ne peut pas établir la date exacte du premier édifice de culte construit à cet endroit. Les premiers témoignages datés remontent au début du XIIIème siècle où l’on apprend qu’une petite église paroissiale fut dédiée au culte d Saint Sulpice. D’abord agrandie, puis remaniée, l’église fut reconstruite dans son intégralité au XVIIème siècle, sous l’impulsion de l’abbé Olier.
Pendant plus d’un siècle les architectes se sont succédés, tout comme les péripéties de construction, ce qui explique l’aspect disparate du bâtiment. D’ailleurs, l’église n’a jamais été achevée. Levez la tête et observez par exemple les deux tours : elles n’ont pas la même hauteur et celle au sud n’a jamais été parée de décors.
Avec ses 110 mètres de long pour 56 de large, l’église Saint-Sulpice est aussi imposante par sa taille que par son austérité. Prenez un peu de recul pour admirer la façade, on aurait plutôt tendance à croire que l’on se trouve devant un opéra de style antique. Évidemment, puisque Servandoni son architecte principal était précédemment décorateur de théâtre.
Petit scoop : il est possible de visiter la crypte de l’église les deuxièmes dimanches du mois, sur réservation ;-)
Face à la Mairie du 6ème arrondissement et à la Maison de la Chine, vous pouvez trouver aujourd’hui, tout autour de la place Saint-Sulpice, des boutiques traditionnelles de santons et de médailles de baptême mais aussi des échoppes plus modernes telles que Muji, Yves-Saint-Laurent et Vanessa Bruno, révélant le chic à la parisienne.
La place Saint-Sulpice est aussi très connue dans la littérature. Á l’automne 1874, Georges Perec s’y installe pendant 3 jours et décrit dans Tentative d’épuisement d’un lieu parisien tout ce qu’il y voit. Dans cet ouvrage d’une quarantaine de pages, l’auteur liste tout, ou plutôt rien, des variations de la lumière au nombre de fois que le bus 96 s’arrête. Sans jamais les analyser et avec un détachement particulier, Georges Perec livre les détails insignifiants de la vie quotidienne auxquels nous ne prêtons peut-être jamais attention.
Métro 4 – Saint-Sulpice