Rendez-vous dans les îles de la Guadeloupe

5 mai 2020

Bienvenue au paradis ! C’est ainsi que l’on peut résumer notre incroyable voyage en Guadeloupe.

Le contexte estival n’était pas particulièrement sous le signe du tourisme, mais notre séjour était prévu bien avant la crise pandémique du COVID-19. Nous nous sommes bien sûr assurées de respecter toutes les mesures sanitaires (test, gestes barrières, port du masque, sortie restreinte) avant de fouler le sol antillais.

Si le soleil des Caraïbes vous tente, on vous embarque avec nous découvrir la vie locale et ses merveilles !

 

 

• /  GUADELOUPE, QUI ES-TU ?   \ •

La Guadeloupe est un archipel composé de 5 îles, dont les deux principales prennent la forme d’un papillon : Grande-Terre à l’est et Basse-Terre à l’ouest.

Petit point historique : en 1493, lors d’une expédition, le navigateur Christophe Colomb aborde la Rivière Salée, le bras de mer séparant les îles de Grande-Terre et de Basse-Terre. Il y découvre alors une végétation luxuriante et un climat tropical loin de tout ce que son équipage connaissait jusqu’alors.

Le navigateur baptisa ce nouvel archipel en référence au monastère espagnol de Santa Maria de Guadalupe situé en Estrémadure, en Espagne. Inhospitalière en apparence et dépourvue d’or, la Guadeloupe n’a jamais été conquise par la couronne espagnole.

C’est au XVIIe siècle que la France y mène une mission d’évangélisation des populations autochtones et déclare en 1635 la Guadeloupe comme l’une de ses colonies. S’en suivent presque 2 siècles d’esclavage entremêlés de guerres menées avec l’Angleterre. Il faut attendre 1848 pour voir l’abolition de l’esclavage et 1946 pour que l’archipel devienne département français.

 

• /  ON Y VA, ON S’Y DEPLACE, ON Y DORT OÙ ?   \ •

Situé à 6 751 kilomètres de Paris, il nous a fallu près de 8h30 de vol sans escale et uniquement notre carte nationale d’identité pour passer les douanes. Avec 5 à 6h de décalage horaire selon la période de l’année, nous vous conseillons d’opter pour 15 jours de voyage pour découvrir les îles.

Selon la période de votre voyage (haute ou basse saison), l’aller-retour jusqu’à Pointe-à-Pitre, chef-lieu du département, peut aller de 300 à 1000€. En vous y prenant tôt ou en vous inscrivant à un système d’alerte pour suivre les bons plans en termes de vol, votre voyage sera moins coûteux.

De manière générale, vous pouvez vous rendre en Guadeloupe toute l’année. La saison sèche court de décembre à avril, tandis que la saison humide s’étend de juin à novembre. Quelle que soit la période, vous aurez chaud car la température oscille entre 27 et 32°C en extérieur, comme dans l’eau. Evitez peut-être septembre et octobre qui sont les mois les plus pluvieux avec un risque de cyclones plus élevé.

Le meilleur moyen de découvrir les îles de Guadeloupe en toute liberté est la voiture. Une offre importante de loueurs existe sur l’île, depuis l’aéroport ou via des compagnies en ville qui viendront vous chercher en minibus à votre sortie de l’avion.

Côté hébergement, il existe beaucoup de locations entre particuliers via les grands sites de réservations traditionnels. Les clubs de vacances et les complexes hôteliers sont aussi présents en Guadeloupe, particulièrement en Grande-Terre. Nous vous conseillons d’opter pour un séjour d’une semaine sur chacune des îles principales pour vous épargner de grandes distances en voiture et de la fatigue.

 

• /  DECOUVRIR GRANDE-TERRE ?   \ •

Direction Grande-Terre, une île que l’on pourrait décrire comme ensoleillée, paradisiaque et balnéaire.

On démarre notre voyage avec le décalage horaire. Dès notre première nuit sur l’île, on ouvre les yeux tout naturellement à 4h du matin. Autant en profiter pour aller voir le soleil se lever sur la Pointe des Châteaux.
À l’extrême Est de Grande-Terre, on escalade pendant une dizaine de minutes le sentier qui mène jusqu’à une grande croix blanche. Le ciel rougit petit à petit à travers quelques nuages, puis la mer se met à scintiller entre les rochers. Avec ses airs de Bretagne, le site de la Pointe des Châteaux est remarquable.
On redescend par la plage des Salines, dont la baignade est déconseillée en raison du déferlement perpétuel des vagues. Ouvrez l’œil, plein de petits crabes touloulous se promènent sur cette plage.

 



 

En repartant de la Pointe des Châteaux, arrêtez-vous au virage de la Coulée (D118). Mettez votre maillot de bain et patientez quelques minutes dans un trou de sable… de l’eau jaillit comme si vous étiez dans une Douche salée et bien chaude.

 

 

Peu commun et touristique, le cimetière communal de Morne-à-l’eau est remarquable. Disposé en amphithéâtre sur un flanc de colline, ce cimetière possède des caveaux décorés de damiers noirs et blancs très originaux. Chaque année, la nuit de la Toussaint, les proches des défunts viennent illuminer les sépultures de bougies pour un spectacle magnifique et festif.

 

 

Tout près de Morne-à-l’eau, s’il n’y avait qu’une activité à choisir sur Grande-Terre, nous vous conseillerons de faire une balade en kayak dans la mangrove. En direction du lagon de Grand Cul-de-Sac marin, sans oublier maillot de bain, tee-shirt UV et crème solaire, on part pour 3h à la découverte d’un site naturel exceptionnel, classé réserve mondiale de la biosphère par l’Unesco. Sur près de 1500 ha, on observe une faune et une flore qui nous est inconnues : mangrove, forêt marécageuse, récif corallien, étoiles de mer, crustacés, méduses…

 

 

Pour comprendre la vie guadeloupéenne dans son essence, rien de mieux que de se balader au petit matin, découvrir les ports et les marchés, plein de couleurs et d’odeurs délicieuses. N’hésitez pas à vous ramener quelques souvenirs pour prolonger les vacances une fois rentré.

Soyez intrépides et goutez aux plats locaux : colombo de porc, vivano grillé, fricassé de chatrou avec son riz, ses légumes péi (patate douce, christophine, banane plantain…). On en salive rien que de s’en souvenir.

 




 

Arrêtez-vous aussi sur le bord de la route pour acheter un coco à l’eau qu’un cueilleur vous coupera en deux temps trois mouvements avec sa machette !

Grande-Terre est l’île parfaite pour les adeptes de farniente. Très naturelles et non bitumées, les plages de Guadeloupe ont un caractère tout particulier avec leurs eaux cristallines et leur sable fin :

La plage du Bourg de Sainte-Anne est l’une des plus connues de Grande-Terre. Familiale et touristique, située en plein centre-ville, elle propose de nombreuses activités nautiques et plusieurs cahutes sont disposées pour se restaurer en laissant sa serviette à l’ombre d’un cocotier.

Beaucoup moins touristique que la précédente, la plage du Souffleur à Port-Louis est un vrai rendez-vous traditionnel le week-end. Toutes les familles des alentours viennent y pique-niquer, munies de grandes cocottes aux odeurs alléchantes. L’eau y est toujours aussi cristalline et des petits poissons viendront
nager avec vous alors que l’eau n’atteint même pas vos genoux.

Plus intimiste, la plage de Bois Jolan de Sainte-Anne est quant à elle plus tranquille. Avec sa mer peu profonde et translucide et son sable blanc à perte de vue, cette plage est une véritable carte postale.

 


 

Après ce repos bien mérité, on grimpe sur un catamaran avec 2 skippers super sympas et on part à l’aventure vers Petite Terre. Au large de Saint-François, après 2h de navigation, on distingue une minuscule île sauvage qui appartient à l’île de la Désirade (oui, toujours en Guadeloupe).

 

 

Petite Terre est une réserve naturelle où les fonds marins et la faune locale sont particulièrement bien conservés. Sur terre, il n’y a plus d’habitant depuis 1972 mais les iguanes ont pris possession de l’île devenant les maîtres des lieux. Il n’y en a pas moins de 10 000 pour moins de 1,5 km2.
C’est aussi ici que se trouve le plus vieux phare de Guadeloupe, culminant à 35 mètres de haut.
Dans l’eau, tortues, raies et requins citrons viendront nager avec vous à moins de 20 mètres du bord de la plage : une expérience complètement folle !

 



 

Enfin, pour une note plus culturelle, il est nécessaire d’effectuer une escapade au Mémorial ACTe (Centre Caribéen d’Expression et de Mémoire de la Traite et de l’Esclavage). Notre passage ici a été l’occasion de mieux comprendre l’histoire de l’île, de la traite négrière et de l’esclavage. Ce lieu nous a aussi permis de nous interroger sur la liberté, le vivre ensemble et la dignité humaine dans notre monde contemporain.

 
 
 

• /  DECOUVRIR BASSE-TERRE ?   \ •

Direction Basse-Terre, une île que l’on pourrait décrire comme haute, pointue et sulfureuse.

On s’arrête à Deshaies pour un déjeuner les pieds dans l’eau Au Madras. L’accueil est chaleureux, on s’y est senti comme à la maison et la cuisine vaut le détour : peu de plats à la carte, tout est local et le sourire à volonté.

 



 

Si vous êtes plutôt plage, voici celles qui ont retenu notre attention :
Grande Anse pour son paysage digne d’une carte postale. Une plage de sable blanc, une eau limpide, peu de personnes, un vrai petit paradis. Attention tout de même à ses vagues qui peuvent s’avérer impressionnantes.
La plage des bananiers est un spot de surf aux très belles vagues. Avec son sable noir, cette plage possède un caractère confidentiel.

 


 

Si vous êtes plutôt nature, empruntez la route des Mamelles, appelée aussi route de la Traversée (RD23), une route panoramique de 17 km allant de Pointe-Noire à Petit-Bourg. Il s’agit de la seule route praticable pour rejoindre Basse-Terre d’ouest en est. Prenez votre temps, arrêtez-vous au bord de la route pour observer la flore et la faune du parc national de la Guadeloupe.

 

 

Forcément en pleine jungle, on commence à avoir chaud. Rien de tel qu’un plongeon en rivière pour se rafraîchir. Direction le Saut d’Acomat, entre Mahaut et Pointe-Noire, au détour d’un chemin de terre, non balisé et sans signalétique (on a mis un peu de temps avant de trouver…).

On vous déconseille d’y aller en claquettes, préférez des chaussures de randonnées ou vos chaussures de rivière car l’accès est plutôt raide. Le parcours (à peine 5 minutes) vaut le détour car on y découvre une eau cristalline où les familles locales viennent pique-niquer et les plus jeunes sauter du haut de la cascade.

 


 

Du côté de Capesterre-Belle-Eau, un autre passage obligatoire sur Basse-Terre : l’Allée Dumanoir. Cette route bordée de plus de 400 palmiers royaux s’étend sur 1,2km de long et constituait au XIXe l’entrée prestigieuse du domaine du Marquis de Brinon.

Comment découvrir la Guadeloupe sans découvrir sa culture du rhum ? Nous avons profité d’être du côté de Basse-Terre pour visiter la Distillerie Longueteau. De l’histoire de la famille Longueteau jusqu’au travail de la canne à sucre, la visite guidée vaut le détour pour comprendre les mécanismes de la fabrication du rhum. S’en suit évidemment une dégustation des rhums Longueteau où il sera finalement très difficile de choisir celui qu’on ramènera dans la valise.

 


 

Et si le rhum vous ouvre l’appétit, nous vous conseillons non loin de la distillerie, la Dame Jeanne. Familial et sans prétention, ce restaurant vous préparera de bons petits plats locaux.

 

 

Enfin, notre amour des montagnes a été plus fort que tout et impossible de quitter Basse-Terre sans tenter l’ascension de son volcan, la Soufrière. Avec ses 1467m de haut et seulement 50 jours de ciels dégagés par an, la « vieille dame » est capricieuse car la gravir avec un temps dégagé est un vrai coup de bol. On ne va pas vous mentir, on n’a pas été chanceuses côté météo, mais l’ascension valait vraiment le coup.

Il n’est pas nécessaire d’être accompagné d’un guide mais cela peut s’avérer être un confort pour les plus débutants.

Entre jungle, forêt humide et paysage désertique, la Soufrière est un volcan actif, explosif à nuées ardentes, autrement dit très dangereux. À peine vieux de 100 000 à 200 000 ans, il rejette de la vapeur d’eau mélangée à des gaz acides et toxiques. La dernière éruption date de 1976 et n’a causé heureusement que des dégâts matériels.

Depuis les Bains Jaunes de Saint-Claude, on doit d’abord marcher une petite trentaine de minutes à travers une jungle. On atteint un plateau, appelé aussi « La Savane à mulets », qui était initialement le point départ de la randonnée, mais qui est désormais fermé depuis le séisme de 2004.

Pour atteindre le sommet du volcan, comptez entre 1h et 1h30 car il ne faut pas seulement marcher, mais aussi crapahuter et se servir de ses mains pour escalader certains passages. Une fois en haut, on découvre un paysage rocheux, chaotique et lunaire en raison de tous les cratères à perte de vue. Si le ciel est dégagé, on aperçoit l’immensité de la mer : un régal pour les amoureux de la nature.

 


 

En redescendant vers la côte, profitez-en pour faire un arrêt à la Distillerie Bologne pleine de couleurs, pour une dégustation de rhums : après l’effort, le réconfort.

 


 

Pour aller encore plus loin, à à peine 1h de bateau de Basse-Terre, se trouvent les îles des Saintes. Considérée comme l’une des plus belles baies du monde, les Saintes sont un réel paradis. On s’y déplace en golfette, on se prend d’amitié pour les très nombreux iguanes, on déguste des tourments d’amour…

Autre île à découvrir, celle de Marie-Galante avec ses plantations de cannes à sucre et sa tradition de bœufs-tirants.

 

Ainsi s’achève notre voyage intense et vitaminé dans les îles de Guadeloupe. On en a pris plein les yeux et les papilles et on vous souhaite d’en tomber amoureux autant que nous l’avons été. Nous n’avons évidemment pas pu réaliser toutes les excursions et les nombreuses activités qu’offre l’archipel (chutes du Carbet, cours de cuisine, plongée dans la réserve Cousteau, canyoning dans la Ravine Chaude, etc). Autant de bonnes raisons pour imaginer un prochain voyage !

 

 

 

Office de tourisme de Guadeloupe
Kayak dans la mangrove guadeloupéenne
Excursion à Petite Terre
Ascension de la Soufrière